Conjoncture immobilière : Comme annoncé…

L’édito de la note de conjoncture immobilière de l’USH des Pays de la Loire pour 2018.

FFBB - USH

Au moment d’écrire l’édito de cette nouvelle note de conjoncture, la lecture de celui de l’année dernière est riche d’enseignements.
 
Nous affirmions : « les acteurs sont contraints d’anticiper les changements d’une politique nationale qui faisait enfin effet levier sur beaucoup de nos marchés. Rarement, nous pouvons observer l’impact immédiat d’une politique publique ». Et bien, cette anticipation semble s’être vérifiée.
 
Alors que retenir de l’année 2018 en matière de conjoncture dans notre région ? Si nous restons encore à des niveaux élevés sur la plupart des indicateurs, deux phénomènes se mêlent :
–        Une baisse de l’activité : des mises en chantier (-4%) aux logements autorisés (-5%) en passant par les ventes de logements neufs (-15%), l’accession sociale et abordable (-12%). Celles-ci sont plus ou moins importantes et il est facile de faire le lien avec les décisions gouvernementales pour en comprendre les causes. C’est notamment le cas pour la baisse d’un tiers des PTZ.
–        Des comportements erratiques au regard des réalités de marché qui génèrent des évolutions contrastées sur nos territoires du fait des mêmes décisions gouvernementales, en particulier l’anticipation de la fin du PINEL sur la zone B2.
 
Dans ce paysage baissier, la stabilité quasi parfaite de la production de logements sociaux pourrait apparaître comme un indicateur positif. Dans les faits, les organismes Hlm ont honoré les engagements pris avant les annonces gouvernementales et notamment l’accompagnement des politiques locales de l’habitat. L’année 2019 devrait malheureusement voir poindre un premier ralentissement.
 
Autre effet de cette politique gouvernementale, l’accélération de la vente Hlm. Toujours en tête des régions françaises en la matière, les organismes ont vendu cette année 823 logements soit 0,34% du parc existant. C’est donc 3 fois moins que l’objectif inscrit dans les simulations du nouveau modèle économique Hlm. Les discussions en cours avec les collectivités dans le cadre du renouvellement des Conventions d’Utilité Sociale nous montrent qu’il sera difficile d’accélérer fortement. L’injonction de vendre se confronte bien souvent aux risques d’accentuation des pénalités pour les communes liées à l’article 55 de la loi SRU.
 
Le début de l’année 2019 confirme l’accentuation de ces phénomènes. Les élections locales à venir en début d’année prochaine viennent y ajouter le ralentissement habituel propre à ce temps de respiration démocratique. Et si un pacte « Clause de revoyure » a été signé entre le monde Hlm et le gouvernement qui permet d’alléger le fardeau de la RLS par rapport à ce qui était initialement prévu, il est encore trop tôt pour mesurer s’il entrainera tous les effets escomptés.
 
 
Et pendant ce temps, notre région, du fait de son attractivité, de sa dynamique de l’emploi et de l’activité continue de voir grandir son nombre de demandeurs de logements sociaux. Nous frôlons cette année les 60 000 demandeurs.

Fabienne Labrette-Ménager, présidente de l’USH des Pays de la Loire